~Musique

- Bwaaah !

Tout en baillant et étirant mes muscles développés au possible, je sortis du couvert des arbres en bordure du Camp. C'était une place particulièrement confortable ! J'avais élu domicile juste à l'entrée, caché sous les longues branches d'un chêne, dans une petite couche de feuilles et d'herbes fraiches. Les rayons brulants du soleil parvenaient à peine jusqu'ici. Lorsque je n'avais rien à faire de particulier, en fin de journée, c'était tellement agréable de faire une petite sieste !
Mais cela ne voulait pas dire qu'il fallait cesser toute activité au sein du Clan. Je pénétrais d'un pas lent dans l’enceinte rassurante qui m'avait vue naître et m'y assis, observant les membres encore actifs. Le soleil déclinait à l'horizon, blessant mes pupilles. Les paupières mi-closes pour protéger mes sublimes iris bleu sombre, je tentais de dénicher une activité dans tous ce bazar.
Voyons... Ces deux chatons sont sans importance ; cette Vieille Branche toujours aussi active malgré son âge avancé se traine vers l'antre de la guérisseuse surement pour se plaindre encore de son mal de ventre - étrange n'est-il pas ? elle se dit dévorée de l’intérieur... - ; cet apprenti là ne mérite même pas que je lui accorde un regard... N'y a-t-il donc rien à faire d’intéressant ?

Oh, ne serait-ce pas ici Lune de Fougère qui se dirige vers l'entrée du Camp, et donc vers ma superbe ? Cette petite guerrière blanche semblait en effet avoir l'intention de sortir du Camp. Elle n'est plus bien loin de moi à présent. Mais qu'est-ce que... Que m'arrive-t-il donc ? Mon pouls semble s'accélérer, je sens mon cœur battre sous mon épaisse fourrure en bataille. Voici à présent mes joues qui me semblent brulantes !
Je déglutis. Ce n'est que l'effet de la chaleur en cette chaude soirée estivale. Rien d'important. Peut être suis-je malade ? Hmm, non, je ne le suis jamais...
Lune de Fougère est maintenant à mon niveau. Je la regarde arriver. Lorsque la jolie demoiselle est enfin en face de moi, je prends mon sourire le plus charmeur, entame une longue et profonde révérence.

- Milady, il se fait tard pour sortir seule dans ces bois peuplés de loups et autres monstres, énonce-je sur un ton mi-taquin mi-charmeur. En mes qualités de gentleman, je me vois dans l'obligation de vous accompagner. Vous aurez besoin d'un garde du corps.

Je relève légèrement la tête avec un clin d’œil, priant pour que la demoiselle ne remarque pas mes joues sans aucun doute empourprées et attends sa réponse.

-...

Cette nuit était une nuit magnifique , c'était la pleine lune et il n'y avait aucun nuage dans le ciel. C'est une parfaite soirée pour aller se balader ! Je décidai donc d'aller faire un tour dans le petit bois. Je passai devant un chat et je senti que celui-ci me fixai. Je me retournai et là il se passa une chose que je serai incapable de décrire je fus littéralement paralysée, je ne parvenais plus à bouger aucun de mes membres. Quand je pris enfin conscience de l'identité de mon observateur je me rendis compte que c'était Corbeau. Ah... qu'il était beau avec sa mèche devant les yeux, son magnifique poil sombre qui ne paraissait jamais soigné ou lavé et qui pourtant devait faire parti des plus propres. Mais qu'est ce qui me prend de penser comme ça ? Ce chat est un chat comme les autres ! Pourtant j'entendais comme les deux petites vois qui se disputaient sur mon épaule :
" Espèce d’idiote pourquoi tu t’intéresse à cette "chose" ? Il ne t'a jamais adressé la parole ! "
" Mais non il est très charmeur comme ça ! Écoute ton cœur !"
Ces deux voix se battaient dans ma tête. Je les chassait et laissait Corbeau s'exprimer :

"- Milady, il se fait tard pour sortir seule dans ces bois peuplés de loups et autres monstres. En mes qualités de gentleman, je me vois dans l'obligation de vous accompagner. Vous aurez besoin d'un garde du corps.

( imaginez une fille complétement gaga...) En plus il parle extrêmement bien !

" Ah ? Euh... répondis-je hésitante, C'est que... D'accord !"
En relevant la tête je remarquai que mon prince charmant avait les joues rouges...

La princesse sembla hésiter en me regardant, comme si elle assistait à une guerre intérieure, et j'eus presque peur de me prendre un vent carabiné et que je n'oublierai pas de sitôt. Cependant, à mon grand soulagement, elle bégaya la réponse tant attendue.

- Ah ? Euh... C'est que... D'accord !

Un sourire amusé passa sur mes lèvres, mais je me dépêchais de l'en chasser qu'elle ne pense que je me moquais d'elle. Il fut donc remplacé par un air ravi.

- Dans ce cas nous sommes partis ! A vous l'honneur, Milady.

Lune de Fougère passa donc devant moi et passa par la sortie du camp. Elle salua au passage Griffe de Souris (pwaaah le nom de celle qui a la flemme d'en trouver un bon !), ce grand guerrier, qui était sentinelle ce soir là. J'emboitai le pas à Lune de Fougère.

- J'te préviens, elle est à moi !... murmurais-je le plus bas possible au vétéran gris. Celui-ci nous suivit des yeux, amusé par l'idiotie dont pouvait parfois faire preuve la jeunesse.


Mes joues semblaient avoir retrouvé leur état normal. Pourvu que mon invitée n'ait rien remarqué d'étrange dans mon comportement... Si je me fiche complétement de l'avis des autres en général, celui des dames est très important !
Je m'étais posté à la droite de Lune de Fougère, nous marchions au même train, posions les pattes aux mêmes endroits. De temps en temps, nos fourrures s'effleuraient. La nuit n'était pas tout à fait tomber, en fait le soleil était en train de se coucher, projetant sur les nuages des reflets rouges et orangés. Le silence, lui, s'étaient installé. J'hésitais à dire quoi que ce soit et me contentais de regarder les arbres qui défilaient sur nos côtés.
Soudain, en ayant marre de ce silence trop lourd, je décidais de dire n'importe quoi au hasard, juste histoire d'engager la conversation.

- Euh... Il fait pas chaud, hein. Quelle idée aussi de sortir le soir...

...
...
...
Mais quelle cervelle de souris je fais ! Qu'est ce que c'était que ÇA ?! Ça ne me ressemble pas de dire des choses aussi stupides ! Quel est encore cet effet qui me reprend, ce rythme cardiaque accéléré et de boule dans la gorge ? Je suis incapable de dire quelque chose d'intelligent... Espérons que Lune de Fougère ne s'en soucie pas trop et rattrape le coup.

...

Mon prince charmant me regarda et dit :

- Dans ce cas nous sommes partis ! A vous l'honneur, Milady.
"- Merci ! "

J'étais aux anges, enfin un chat qui s'intéressait à moi. Je crois que cette nuit va être la plus belle de ma vie ! Nous passâmes devant Griffe de Souris et j'entendis Corbeau murmurer :

- J'te préviens, elle est à moi !..

Je pouffais intérieurement : en plus il est possessif !
Nous continuâmes notre chemin en accord parfait, l’Élu de mon cœur marchait à ma droite. Il s'appliquait à poser ses pattes aux mêmes endroits que moi , de temps en temps nos fourrures se frôlaient et je frémissais à ce contact. Ayant marre du silence, enfin je suppose mon prince charmant rompis le silence :

"- Euh... Il fait pas chaud, hein. Quelle idée aussi de sortir le soir..."

Quoi ?!? C'est tout ce qu'il avait trouvé à dire ?! Monsieur prends des airs de gentleman mais il n'est pas capable de tenir une conversation digne de ce nom !

" Et bien si tu n'est pas content tu n'as qu'a rentrer ! Lui criais-je, C'est toi qui a voulu m'accompagner je te signale !"

Sur ce je partis en courant, et surtout en retenant mes larmes. J'étais consciente d'avoir tout gâché. Mais j'avais placé tellement d'espoirs dans Corbeau que je me suis déçue toute seule... Je m'adossai contre un arbre et laissai libre court à mon chagrin.

Je te l'avais bien dis ! Il n'a rien à faire de toi !
Mais non ! Ne l'écoute pas ! C'est sans dur aussi pour Corbeau, peut-être qu'il a du mal lui aussi.

"Oh taisez-vous vous toutes les deux ! lâchais-je à voix haute, Génial ! voilà que je parle toute seule maintenant !
Mais qu'est ce que j'ai fait ? j'ai encore tout gaché ! "

Ça c'est bien vrai !

L'autre voix dans ma tête n’eus pas le temps de répondre car Corbeau arrivait

[Désolée du retard... Mais en fait j'ai écris le RP une première fois, et sans le vouloir j'ai tout effacé. Le lendemain j'ai recommencé et ça a fait pareil -_- Bref, cette fois c'est la bonne !]

Je m'attendais à ce que Lune de Fougère ne donne qu'une réponse ennuyeuse et gnan-gnan, et que la balade reprenne son cours lent et silencieux. Mais il en fut autrement et elle me cracha presque ces mots à la figure :

- Et bien si tu n'est pas content tu n'as qu'a rentrer ! C'est toi qui a voulu m'accompagner je te signale !

Elle tourna les talons avec ce qui semblait être un sanglot, et disparut entre les arbres sombres. Moi, j'étais figé, complétement immobile, encore sous le choc de ce rapide changement d'attitude. Les bruits de la course effrénée de la demoiselle dans la forêt se fit entendre quelques instants, avant que le silence des arbres ne retombe sur moi. Le vent souffla, accompagné du hululement d'une chouette au dessus de ma tête. Un frisson parcourut ma fourrure en bataille. Cette forêt, pourtant chez moi, paraissait tellement plus hostile seul, la nuit...

Je rejetais ma mèche en arrière et suivis le chemin tracé par Lune de Fougère entre les feuilles et les herbes hautes. Mais son odeur commençait à s'estomper et j'allais bientôt la perdre.

- Lune de Fougère ? appelais-je une première fois.

Pas de réponse. Peut être n'a-t-elle pas entendu. Je m'arrête, à bout de souffle, et fais un tour sur moi même. J'ai perdu sa trace.

- LUNE DE FOUGÈRE !


Je reprends ma course, regardant de chaque côté. la nuit est complétement tombée. Et qui sait ce qui peut se trouver dans les bois la nuit... Je suis essoufflé, fatigué. Et cette petite sotte qui a disparu ! A contrecœur et à regret, je fais volte face pour retourner au camp, me promettant de reprendre les recherches tôt le lendemain, avant la patrouille de l'aube. Ou peut être Lune de Fougère est-elle déjà rentrée.

- Oh taisez-vous vous toutes les deux !

Une voix ! Une voix familière, qui perce entre les arbres ! Elle est tout près... Oui, je peux sentir son doux parfum maintenant... Lune de Fougère, où es-tu ?
Derrière ce chêne, là. Je m'y adosse. Elle est de l'autre côté. L'épais tronc est à présent tout ce qui nous sépare - mis à part bien sur nos deux caractères très divergeant.

- Génial ! voilà que je parle toute seule maintenant... Mais qu'est ce que j'ai fait ? J'ai encore tout gâché !

Je m'en veux. Enfin, non, pas vraiment... Je ne m'en veux jamais. Mais j'ai de la peine pour elle. Et c'est de ma faute, en plus. Quel crétin. Je réfléchis. Je ne suis vraiment pas doué pour réconforter les gens, et encore moins une demoiselle en pleurs...
Le souvenir de ma tendre Fleur de Corail me revient et je lutte pour chasser ce doux sourire de mon esprit.

- Lune de Fougère... commençais-je. Euh...
Silence de l'autre côté, peut être retient-elle se sanglots pour me laisser parler, ou peut être les a-t-elle complétement tus.
- J-Je... Enfin... Désolé, je n'excelle pas dans les excuses. J'ai encore été un abruti, hein ? Excuse moi si je t'ai vexée. Tu dois connaître ma réputation. Je fais la cour aux dames mais en vérité je ne suis doué que pour les belles paroles... Tu dois m'en vouloir maintenant. C'est normal. Ha, je parle, je parle beaucoup maintenant... Mais tu ne dois même pas avoir envie de me voir. Tu es même sans doute déjà partie pour ne pas entendre ma - belle - voix. Et je suis là à monologuer comme un idiot, seul, parce que je ne sais faire que ça, être seul...

J'avais ainsi déblatéré nombres de mots bêtes ou raffinés, qui ensembles ne formaient qu'un long discours des plus niais. Je me rendis compte que je n'avais jamais tenu ce genre de conversation - ou monologue - à personne. Pensez vous, je suis trop parfait.
J'allais me lever avec un soupir et rentrer au camp lorsque la voix de Lune de Fougère me fit sursauter.

Les larmes roulaient de plus en plus sur mon pelage trempé, mais je parvint tout de même à entendre la voix de Corbeau :
- Lune de Fougère...Euh...
- J-Je... Enfin... Désolé, je n'excelle pas dans les excuses. J'ai encore été un abruti, hein ? Excuse moi si je t'ai vexée. Tu dois connaître ma réputation. Je fais la cour aux dames mais en vérité je ne suis doué que pour les belles paroles... Tu dois m'en vouloir maintenant. C'est normal. Ha, je parle, je parle beaucoup maintenant... Mais tu ne dois même pas avoir envie de me voir. Tu es même sans doute déjà partie pour ne pas entendre ma - belle - voix. Et je suis là à monologuer comme un idiot, seul, parce que je ne sais faire que ça, être seul...

Comment pouvait-il penser pareille-chose de lui-même ?
- Non...Ce...Ce n'est pas vrai... Tu a plein d'autre qualités...Tu...Tu es très bon chasseur...

Plus je m'exprimai plus je prenais de l'assurance:
Tu es aussi très bon guerrier. Tu ne perds jamais ton sang froid. Et surtout...Tu es le seul qui...

Je laissai la phrase en suspends, puis voyant qu'il me fixai je repris là où je m'étais arrêtée :
-Qui fait battre mon coeur...

A ces mots il releva la tête, et pour la première fois je pus voir ces yeux, car pour je ne sais quelle raison il avait enlevé sa mèche de devant son visage. Je plongeai mon regard dans le sien et me perdit dans la contemplation de ses yeux... Pour la première fois aussi je remarquais que ces iris du bleu aussi tranchant que du métal il y avait une petite trace de vert. Minime, presque imperceptible et pourtant elle était bien là, dans le fond de son œil gauche. Cette découverte m’arracha un sourire.

[Pardon pardon pardon pardooooon T_T]

A ma grande surprise, j'obtins une réponse plus qu'encourageante.

- Non...Ce...Ce n'est pas vrai... Tu a plein d'autre qualités...Tu...Tu es très bon chasseur...
Je pouffais de rire intérieurement. Moi, un bon chasseur ? On aura tout vu ! Peut être disait-elle ça surement pour me rassurer ? Si c'était le cas, je lui en étais éternellement reconnaissant. Ou peut être pensait elle réellement ce qu'elle disait...
Sa voix prit plus d'assurance lorsqu'elle reprit après quelque secondes de flottement :
- Tu es aussi très bon guerrier. Tu ne perds jamais ton sang froid. Et surtout...Tu es le seul qui...
Ha ! Un bon guerrier, ça oui ! Le meilleur, bien évidement ! Qui d'autre de toute façon ? Hm, question sang froid, c'était à revoir. Je dressais l'oreille à l'entende de la dernière phrase. Le seul qui ? Qui... ? Eh bien, dépêche toi ! Je tournais la tête derrière l'arbre pour regarder Lune de Fougère et ce fut seulement là que je fus réellement frappé par sa grâce et sa beauté. Même en larmes, son pelage soyeux trempé, elle gardait une certaine beauté.

- Qui fait battre mon cœur...

Comme un flashback, ce furent les paroles de mon père que me revinrent en mémoire comme une gifle. "La plus belle des victoires, mon fils, est de faire battre le cœur des femmes." Ce n'était peut être pas les plus belles paroles imaginables, ni les plus censées, mais elles m'avaient toujours tenues à cœur.
Je me levais lentement et contournais l'arbre qui me séparait de la belle puis m'arrêtais devant elle. Elle était assise, sanglotante encore un peu. Je posais mon fessier endolori près d'elle et lui sourit gentiment. Un véritable sourire, pas un faux pour plaire aux autres.

Puis, sans un mot, je frottais mon museau contre sa joue pour sécher ces dernières larmes brillantes sous la Lune.

- Rentrons, murmurais-je d'une voix douce.

[OUF ! On a réussi ! Disons que ça s'arrête là ? On aura tout le temps de développer plus tard lors d'autres RP ]