1734 ~
Le haut bâtiment de pierre s'étendait sur des mètres et des mètres d'ombres dans la nuit aux reflets bleus.
La pluie tombait en fines gouttes sur les toits de tuiles noires, et derrière les rideaux tirés dormaient paisiblement la famille Lester.
Ils étaient riches, oh oui, très riches. Fortunés, à en faire baver plus d'un. Mais les rumeurs courraient. Vous savez, il paraît que le père de famille bat sa fille. Oh, et, avez-vous entendu des personnes enfermées dans les cachots ? Et du pendu, dans la salle de musique ? C'est ce qu'on disait dans les bars. Ce que l'on entendait, à chaque coin de rue. Et par dessus tout, ce que tout le monde a cru. La famille Lester vit sa renommée baisser, et fut de moins en moins aimée. On parlait de complot, d'assassinat, de mort et surtout d'argent. Oui, l'argent, ces pièces de monnaie qui brillent et font luire les yeux, ces ronds de métaux précieux qui vous donnent accès à beaucoup plus que vous ne méritez. Cet or si convoité. On aurait fait n'importe quoi pour le posséder. Quitte à tuer.
C'est cette nuit d'octobre que la porte s'ouvrit. Silencieux, l'intrus entra. Son regard s'arrêta sur les meubles taillés dans un bois précieux importé de l'autre bout du monde, un endroit duquel il n'avait pu que rêver. Tout allait changer. Il laisse glisser ses yeux dans la pièces somptueusement décorée à la mode de l'époque. Mais le temps presse, avançons.
L'escalier craque sinistrement, comme le sombre présage de ce qui n'allait pas tarder à arriver. L'assassin pénètre dans la chambre des deux filles de la famille Lester. Les héritières. La lame sort de son fourreau dans un bruit de métal qui glisse; Sans un bruit, sans un cri, les coups tombent et les corps aussi. Allongés sur le sol, tâchant la moquette coûteuse de leur sang noble, les deux enfants gisent, immobiles, à jamais.
L'invité entre dans la chambre parentale. Ici, allongée, fraîche comme une rose qui venait de se fermer, Marie, la mère dort, insouciante. A côté d'elle, le mari le père sur qui tombaient toutes les menaces et accusations. Les Lester étaient une famille soudée. C'est sans doute pour ça que Marie n'a jamais douté, et qu'elle est encore dans cette chambre. Mais là n'est pas la question. Le tueur fit le même travail avec la jeune femme: propre, rapide, efficace. Un professionnel, une personne ayant été confrontée aux pires moments, qui a pu s'en sortir grâce à ses connaissance dans l'art de la tromperie: un voleur.
Tout se passait si bien. En fait, tout se passait trop bien. Vous ne trouvez pas ça louche, une histoire sans rebondissement ? Si, c'est louche, et terriblement ennuyeux. C'est donc pour ça que Mr Lester se réveille, il ouvre un oeil, puis l'autre, et regarde, ébahi, le corps de sa femme. Le sang macule le drap blanc et précieux, et c'est sans difficulté qu'il devine l'horrible réalité: sa femme est morte, et pour lui, ça ne saurait tarder. Le riche homme ne reconnait pas l'assassin, qui est encapuchonné. Sans hésiter, il se jette sur lui et le frappe. Les coups tombent, un par un, et sont rendus. Deux pas deux. C'en est trop pour le vieil homme, qui se laisse tomber à terre, épuisé, vaincu. Il capitule, et s'abandonne à son destin, tel une bête devant l'abattoir. Lors du dernier coup, celui de la lame dans la jugulaire, le meurtrier fait tomber sa capuche, laissant découvrir le visage délicat d'une femme. Qui aurait cru que le besoin pouvait pousser dans de tels retranchements ? Et bien, mes amis, tous ceux qui l'ont vécu. Mais bon, ne nous éloignons pas du sujet principal. une fois son travail achevé, la demoiselle emporte bijoux, or, fringues, tout ce qu'elle peut trouver et transporter, avant de prendre la fuite. Le château est longtemps resté un lieu inhabité, on le disait hanté, par les souvenirs et les fantômes de la famille Lester. Foutaises. Mais les paysans peuvent bien croire ce qu'ils veulent, tant qu'ils laissent le lieu.
1944 ~
Lester Harvard. La maison ouvre enfin ses portes. Ici, les lois sont strictes, et toute impasse aux règles est sévèrement punie. Ici, c'est le lieu des délinquants. un endroit droit, ou ils seront redressés, sans compassion. Mais avec de la pitié. Oui, de la pitié. Du dédain pour ces moins que rien qui avaient atterri ici.
1997 ~
C'est la crise, et l'école ne peut plus subventionner les besoins. Après avoir augmenté et ré-augmenter les frais d'inscriptions, ils a fallu prendre des mesures plus sérieuses, et totalement illégales. Un virus modifiant l'ADN et le physique des gens fut mis au point. Chaque élève dot faire un détour à l'infirmerie après son inscription, la maladie lui est alors injectée, présentée comme "un simple vaccin de prévention".
Une semaine de souffrance vous attends, ainsi que des transformations. En effet, d'étranges signes physiques apparaîtront sur votre corps au cours des sept jours. Des modifications sur vos habitudes, vos capacités, et d'autres choses. Vous serez plus fort, plus attirant, et un peu moins con -enfin, pour certain-. Mais les transformations seront asse visibles pour vous garder ici. Si vous entrez dans ce château, c'est pour ne plus jamais en ressortir.
1998 ~
"Il semblerait que le virus provoque l'apparitions de pouvoirs singuliers au élèves. En effet, certains se retrouvent capable de contrôler le feu, ou encore l'eau, et d'autres peuvent faire léviter des objets; Certains ont une régénérescence charnelle inouïe, et d'autres peuvent lire dans les pensées. Une raison de plus pour les garder ici. Mais il faudra faire attention aux rébellions. A partir de maintenant, Lester Harvard sera encore plus strict, et nous ferons en sorte qu'il n'y ait aucun débordement.
Cordialement,
La direction ~"