Je sortais de l'antre de Feuille de Rêves la queue et les oreilles basses. Je m'étais réveillée ce matin en pensant avoir contracté la maladie et maintenant, je savais que mes symptômes étaient, non pas ceux du mal mystérieux, mais ceux de la grossesse. Tout était si différent à présent. Mais mon esprit était tout autant embrouillé. J'avais peur, mais ce petit être ou ces petits êtres grandissants en moi avaient dorénavant une vie. Pourtant, la même peur revenait, que lorsque j'y pensais habituellement: je ne serai jamais capable de m'en occuper correctement. Je n'avais pas la fibre maternelle. J'aimais les chatons, mais pas les miens. Du moins, je ne me sentais pas capable de les aimer. Mais la simple idée que je puisse dès à présent mettre fin à leurs jours en avalant simplement quelques baies blanches me rendait malade. De plus, je risquerais ma vie également. En même temps, après ce meurtre,je ne pourrais plus jamais me supporter moi-même et la meilleure solution serait que je meurs également pour me punir d'avoir fait ça. Mais alors pourquoi le faire? Pourquoi les tuer et pourquoi ne pas les porter, les mettre au monde et les élever comme une mère normale? Parce que, de nouveau je me sentais incapable de les élever correctement et ils risqueraient en permanence de se blesser, d'être blessés ou même de mourir auprès de moi. Mais je devais au moins essayer, je n'avais jamais essayé. Et bien sûr, quand je les aurais perdu, lorsqu'ils seraient morts, le résultat aura été beau. Je saurai que je ne devrais plus jamais avoir de petits mais j'aurais déjà sacrifié des vies innocentes, juste par mon irresponsabilité.

Tout s'embrouillait dans ma tête. Une partie de moi me poussait à les mettre au monde et à devenir une mère, une vraie, changer enfin, pour eux. Mais une autre partie me conseillait la sécurité et de ne pas sacrifier de vies inutilement. Bah, après tout, si j'avortais maintenant j'anéantirais ces vies de toute façon. Dans les deux cas je me sentais incapable de gérer la situation.

Et Etoile Mouchetée dans tout ça? C'était lui le père. Que dirait-il? Il voudrait sans doute les garder. C'était ce qu'il voulait après tout. Mais c'était également la raison pour laquelle tout avait explosé entre nous. Pourtant, il pourrait sûrement m'aider à y voir plus clair. Mais sa réponse, je la connaissais. Je gardais les petits. Il ne me pardonnerait jamais d'avoir avoir avorté. Mais si je ne lui en parlais pas et que je le faisais sans qu'il le sache? Non. Je ne pourrais jamais plus le regarder en face après cela, et je l'aimais tellement, un si lourd secret serait trop dur à garder et à lui cacher. Je ne pouvais pas lui faire ça. Ca le détruirait. Et puis, si j'y restais, Feuille de Rêves serait forcée de lui expliquer comment et jamais il n'accepterait l'idée que j'ai sacrifié la vie de celui ou ceux que je portais en moi et la mienne sans qu'il l'ait su.

Après tout, Feuille de Rêves avait peut-être raison. Le père devait savoir. Nous en discuterions calmement et je lui ferais part de mon point de vue.

Je m'étais dirigée vers l'antre du chef. D'après moi il devait y être. Je m'assis, pris une profonde inspiration. Je ne savais pas si j'étais vraiment prête. Je pouvais toujours fuir. Non, je devais le faire. Sans plus me laisser le temps de réfléchir, je l'appelai. Et déjà je le regrettais, mais il était trop tard, j'étais engagée.
Aucune réponse. Je jetais un coup d’œil à l'intérieur. Vide. Il n'était pas là. Ouf. Je reviendrais plus tard. Ou eut-être pas. Tout ce que je savais à présent c'était que j'allais aller me coucher pour me reposer un peu, je devais réfléchir. Je fis volte-face pour m'en aller mais je le vis justement entrer dans le camp. Ses pattes couleur crème étaient trempées et il semblait paisible. Il avait sûrement dû aller au bord de la mer comme à son habitude. Il aimait tellement l'eau.
J'aurais voulu fuir immédiatement, mais trop tard il m'avait vue. Et il savait que j'avais attendu devant son antre. Il savait que je devais lui parler.

UP?

Ses temps-ci, j'étais complètement dévasté par la tristesse, celle d'avoir perdu celle que j'aimais le plus au monde. Mais il y avait bien une raison de tout cela, les chatons. J'en voulait. Griffe de Brume non. La seule solution, c'était de me consoler auprès de ma grande amie, l'eau. Je serais bien aller en parler avec ma soeur, Pelage de Glace, mais elle dormait encore quand j'étais partis pour ma petite escapade. La tete basse, je regarda avec envie la pouponnière. J'adorais les chatons. Et personne ne pourrais m'en empecher. Meme pas celle que j'aimais plus que tout au monde. Je marchais lentement, puis lorsque je repensa à tout les évènements, la maladie étrange, notre séparation avec Griffe de Brume, je me mit à courir de plus en plus vite, les larmes aux yeux, j'ignoraient les carrément les branches qui me frappaient de plein fouet. Une fois arrivé à la mer, je m'avança juste assez pour pouvoir y tremper toute mes pattes de couleur crème, orangée par l'Aube. Je frappa l'eau de ma patte avant droite, regardant avec dégout mon reflet. Je chassa mon double d'un vif coup de patte, regardant devant moi. Une seule idée me venait à l'idée, finir noyé. Je trouvais que c'était la plus belle des morts, et c'était assurément comme cela que je voulais rendre l'ame. Je soupira, et je secoua ma tete, chassant mes gouttes de mon museau humide. Le vent était absent, heureusement, sinon je finirais mouillé de la tete au pied, et comme peu de guerrier save à propos de mon adoration pour l'eau, on se demanderait bien comment j'aurais bien put faire pour finir tout trempé. Je serra les dents quand j'aperçut un corbeau qui survolait l'étendu d'eau sans fin. Je lança:


*M'énerve tout ça, pourquoi tout ça? Hein? En meme temps en plus, le Clan des Etoiles m'en voudrait... mais, pourquoi?

Savant que je n'allais jamais avoir de réponse à ma question, je poussa un grognement de mécontentement avant de me retourner et de partir pénaud, retour au Camp... Je n'avais pas très envie, si j'allais devoir confronter Griffe de Brume? Et si elle ne voulait plus me parler? Jamais, jamais? Je serais alors détruit. Elle savait bien que j'allais tout faire pour elle, et que si je devait faire bruler les autres Clans juste pour elle, je le ferais. Je l'aime au point d'en etre fou. Fou de quoi? De ne plus avoir de contact physique avec elle. C'était, elle me fait son rapport et elle partait, c'était tellement horrible... Je regarda autour de moi, sentant le gibiers bouger par ci, par là. Mais j'était trop énervé et triste pour m'arreter et chasser ses trucs. Arrivé à l'entrée du Camp, je regarda autour de moi, je prit une grande inspiration avant de rentrer dans le Camp, on me regardaient avec hésitation. Ils savaient que je n'était pas dans mes meilleurs jours, mais ils ne savaient pas pourquoi... Je leva la tete pour apercevoir ma tanière.
Surprise.
Griffe de Brume était devant la tanière, et elle s'apprètait à partir. D'habitude, elle m'aurais attendu. D'habitude. Maintenant, c'était différent. Je monta pour la rejoindre, avec regret. Elle semblait regrettée, elle aussi. Je l'effrola d'un souffle pour rentrer dans ma tanière, et une fois rentrer, je murmura lentement:

*Rentre.

Elle rentra. Je la fixa droit dans les yeux. Lui adressant aucun sourire, mais au fond de moi, je tremblais de désir de lui sauter dessus, de lui dire qu'elle m'avait manquer, que je l'aimais et que... que.... Bref. Je fronça les sourcils et lacha, sous un ton que je regrettais tellement, car il était agressif:

*Tu veux quoi? Parce que, moi, j'aimerais aller faire un tour à la pouponnière, tu sait là où il y a des chatons.

Je tournais le couteau dans la plaie? Non. Elle devait me détester. A coup sur. J'aventure une patte devant moi, je me leva et la regarda avec un mélange de nostalgie, de profonde tristesse, mais à la fois de pur énervement... Je tourna la tete pour regarder ailleurs.

[désolée c'est court... ]

(moumou t'appelles ça court toi ? C'est hyper long o.ô